L’Assemblée Mondiale Amazighe interpelle les Etats africains pour stopper le génocide des Touarègues d’Azawad et travailler pour la paix au Sahel

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L’Assemblée Mondiale Amazighe interpelle les Etats africains pour stopper le génocide des Touarègues d’Azawad, dénoncer le jeu macabre des généraux algériens et œuvrer pour la paix au Mali et au Sahel

A l’aimable attention de leurs excellences :

  • M. Nasser BOURITA, Ministre des Affaires Étrangères, de la Coopération et des Marocains résidant à l’étranger du Royaume du Maroc ;
  • M. Abdoulaye DIOP, Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale de la République du Mali
  • M. Sameh CHOUKRY, Ministre des Affaires Etrangères – République Arabe d’Egypte ;
  • M. Nabil AMMAR,  Ministre des affaires étrangères, de la migration et des tunisiens à l’étranger de la République de Tunisie
  • M. Mohamed SALEM OULD MERZOUG, Ministre des affaires étrangères de la Coopération et des Mauritaniens de l’Extérieur de la République Islamique de Mauritanie ;
  • Mme. Aïssata TALL SALL, ministre sénégalaise des Affaires étrangères de la République du Sénégal;
  • Mme. Ragnaghnèwendé Olivia ROUAMBA, Ministre des Affaires Etrangères de la République du Burkina Fasso ;
  • M. Mahamat Saleh ANNADIF, Ministre des Affaires Etrangères de la République du Tchad
  • M. Abdelhamid DBEIBEH, Chef du Gouvernement d’Union nationale de Libye

Objet : terrorisme djihadiste au Sahel, 

Excellences,

L’Assemblée Mondiale Amazighe (AMA), en tant qu’ONG international de défense des droits des Amazighs, vous interpelle sur une question primordiale qu’est l’avenir proche de l’Azawad et la paix au Mali et au Sahel.

Nous sommes stupéfaits de voir les responsables gouvernementaux de l’Algérie se proposant comme médiateurs au Niger, à la suite du coup d’Etat contre son président emprisonné Mohamed BAZOUM, comme ils l’ont déjà fait avec le Mali en imposant à Bilal AG CHERIF les Accords d’Alger de 2015. Nous saluons profondément la réponse claire et courageuse des nouvelles autorités nigériennes de leur position de rejeter ladite médiation. Effectivement, les officiers algériens, connus pour leurs sales besognes, jouent diaboliquement le rôle des pyromanes psychopathes qui provoquent des incendies, et en même temps, ils se présentent comme des sapeurs-pompiers salvateurs qui essaient d’aider à éteindre le feu !

Si le Mali a connu divers coups d’État, suivi par le Burkina-Faso et récemment par le Niger c’est principalement à cause de l’insécurité provoquée par les groupes terroristes djihadistes et que les militaires de ces pays de Sahel n’arrivent, malheureusement, pas à éradiquer ! Souvent, on oublie facilement de poser la question du fond : qui est à l’origine de la création de ces dits groupes terroristes au désert du Grand Sahara et du Sahel, qui était connu comme une région de paix et de solitude depuis des siècles, et où vivaient en harmonie et en respect divers groupes ethniques, principalement les Touarègues, les Maures, les Peuls et les Dogons, les Toubous, les Songhaïs… ?

Notre ONG, l’Assemblée Mondiale Amazighe, ne cesse de pointer le doigt sur les services secrets militaires algériens [1], qui étaient derrière la création du groupe terroriste Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI)comme l’attestent la pertinente étude de François Gèze et Salima Mellah [2]. De ce fait, ils sont les responsables directs de tous les meurtres commis, et qui continuent à être commis, au sein des pays du Sahel. Ces services secrets militaires d’Algérie, connus sous le nom de la DRS (avant de changer en DGDSE), non seulement finançaient, conseillaient et fournissaient des informations satellitaires à ses mercenaires djihadistes au Sahel, comme le célèbre Iyad AG GHALI d’Ansar Dine et à qui ils lui procuraient (et lui procurent toujours) refuge sur son sol, sinon ils fournissaient également des candidats à AQMI (même si elle a pris une nouvelle dénomination qu’est le Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans-GSIM ), comme des recrutements parmi les sahraouis des camps de Tindouf [3].

En réalité, si le Sahel s’est transformé en une poudrière, qui a déstabilisé le Mali, le Burkina-Faso et le Niger (et qui pourrait toucher d’autres pays africains comme la Mauritanie et le Tchad), cela revient, premièrement, à la responsabilité notoire des généraux algériens. Deuxièmement, ils ne sont pas les seuls, sinon ils comptent avec la complicité malheureuse, effective et incompréhensible de l’Etat français. Comment ?

En effet, M. Romano PRODI, ex-président de la Commission Européenne et envoyé spécial du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahel, de 2012 à 2014,  à une question de Jeune Afrique :un Etat de l’Azawad vous paraît-il viable ?, il avait répondu, pertinemment, que : « je fonde l’espoir d’un accord acceptable entre Bamako et les groupes armés. Car je considère que, sans accord avec le Nord, il n’y aura jamais de paix au Mali ». [4]C’est dans ce sens et sur la même longueur d’onde que notre président délégué de notre ONG, Dr. Mimoun CHARQI avait proposé que la solution idéale à l’insécurité régnante au Sahel ne pourrait se résoudre que par une résolution fondamentalement politique : celle de l’application de l’article 3 de la « Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones » et l’octroi du statut d’autonomie politique à Azawad dans le cadre d’un état fédéral malien, à l’exemple du Kurdistan Irakien [5], et inspiré de notre « Manifeste de Tamazgha, pour une Confédération démocratique, sociale et transfrontalière, basée sur le droit à l’autonomie des régions » [6]. Une solution à laquelle se sont accordés les parties au conflit malien à Ouagadougou, le 4 décembre 2012, à l’initiative de l’ex-président burkinabé Blaise COMPAORE, qui comptait avec le soutien de la Communauté Economique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) où la partie gouvernementale et la partie des représentants du Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA), en insistant sur « le rejet du terrorisme » et sur le respect de l’intégrité territoriale, se sont accordés sur la « nécessité de créer un cadre de dialogue pour obtenir la cessation des hostilités » et où le MNLA renoncerait à l’indépendance du Nord en échange de garanties sur une « large autonomie » [7], à l’exemple de la proposition marocaine de 2017 pour régler la question saharienne.

Cependant, toutes ces propositions politiques de régler ce différend se sont avortés à cause de l’attitude belligérante de la France, en déclenchant son armée, unilatéralement, l’opération « Serval », en janvier 2013, suivi par l’opération « Barkhane » où elle avait déployé plus de 5000 soldats et des moyens budgétaires conséquents arrivant annuellement à un milliard d’euros. Sans oublier l’opération de la « Task Force Takuba » de 2020 où elle a réussi à impliquer plusieurs gouvernements de l’Union Européennes (Allemagne, Belgique, Pays-Bas, République Tchèque, Danemark, Estonie, Portugal, Suède…). La France s’entêtait à privilégier la solution militaire aux solutions politiques ! Alors, la voici que ces forces spéciales militaires se retrouvent expulsées de Mali, et maintenant, en train d’être expulsées de Niger, avec une insécurité plus accrue et où les divers groupes terroristes pullulent dans la région du Liptako des trois frontières ! Pire, l’actuel président français, M. Emmanuel MACRON, essaie de blanchir les généraux criminels d’Algérie, comme le général M’henna DJEBBAR, qui est directement le commanditaire du macabre et vil assassinat des sept moines français de Tibhirin, que le journaliste Hichem ABOUD vient de nous rappeler dans une récente vidéo et article [8] ! Les autorités françaises ne font rien de rien pour traduire en justice ce criminel, à la tête des services secrets et principal interlocuteur des services secrets français ? Normalement, la France devait traduire ce dernier devant la CPI, à l’exemple de qua a fait le Tribunal Pénal Fédéral de la Suisse à l’encontre de son collègue, le Général Khaled NEZZAR !

En définitive, comme l’avait annoncé le grand roi amazigh MASSINISSA, ça fait deux millénaires de cela : « l’Afrique aux Africains ». De ce fait, tous les pays d’Afrique du Nord et de Sahel sont appelés, plus que jamais, à unir tous leurs efforts et à user de toute leur influence pour obtenir la paix, combattre le fléau de terrorisme djihadiste et stopper les guerres civiles fratricides. Par conséquent et afin d’y arriver, il faudrait :

  • Primo, arrêter de dérouler le tapis rouge aux responsables gouvernementales des Etats qui fomentent le terrorisme islamiste, en l’occurrence l’Algérie, et de couper toute relation diplomatique et économique avec eux;
  • Segundo, interpeller la Russie [9], qui voudrait s’investir en Afrique, afin de retirer ses milices mercenaires de Wargner du Mali (et de la Libye). Il serait inacceptable que certains de nos pays africains qui commencent à se libérer du néo-colonialisme français, tombent dans un nouveau néo-colonialisme russe, ou pire, se faire manipuler dans sa géostratégie militaire contre les Etats de l’Union Européenne qui soutiennent l’Ukraine, en leur ouvrant un nouveau front au sud ;
  • et Tercio, éviter d’être complices d’un nouveau nettoyage ethnique et respecter les droits des peuples autochtones, à leur tête les «Africains Blancs ou métisses» que constituent les Touarègues et les Maures. Dans ce sens, il faudrait encourager, urgemment, les dirigeants militaires maliens des FAMa et les combattants Touarègues de la Coordination des Mouvements d’Azawad (CMA) ou du Cadre Stratégique Permanent (CSP) à s’asseoir de nouveau autour d’une table ronde où l’instauration d’un système territorial fédéral constituerait la meilleure option politique pour sauver le Mali et le Sahel.

Veuillez agréer, Excellences, nos salutations les plus distinguées.

Rachid RAHA, Président de l’Assemblée Mondiale Amazighe

 Copie :  

  • M.  Moussa FAKI MAHAMAT, Président de la Commission de l’UNION AFRICAINE (AU)
  • Dr. Omar Alieu TOURAY, Directeur-conseiller principal du Président de la Commission de la CEDEAO
  • M. Josep BORRELL, Haut-Représentant de l’UNION EUROPÉENNE pour les Affaires Étrangères et la Politique de Sécurité
  • Mesdames et Messieurs Eurodéputées & eurodéputés du PARLEMENT EUROPÉEN
  • M. Antonio GUTERRES, Secrétaire Général de l’ONU
  • M. Antony J. BLINKEN, Secrétaire d’Etat des USA

Notes :

[1]- http://amamazigh.org/2021/06/ni-serval-ni-barkhane-ni-takuda-ne-peuvent-securiser-le-sahel-les-seuls-a-le-concretiser-sur-le-terrain-ce-sont-les-touaregues/
[2]- www.algeria-watch.org/fr/aw/gspc_etrange_histoire_intro.htm
[3]- www.jeuneafrique.com/Article/JA2703p010-013.xml0/
[4]- www.jeuneafrique.com/134517/politique/romano-prodi-sans-accord-avec-le-nord-il-n-y-aura-jamais-de-paix-au-mali/
[5]-  https://fr.linkedin.com/pulse/lazawad-entre-droits-des-peuples-disposer-deux-memes-et-mimoun-charqi
[6]- http://amamazigh.org/wp-content/uploads/2018/10/AMA_MANIFESTE-DE-TAMAZGHA_5-langues.pdf
[7]- www.esisc.org/publications/briefings/les-desaccords-internationaux-hypothequent-lintervention-militaire-au-nord-mali
[8]-  www.atalayar.com/fr/articulo/politique/algerie-france-sacrifie-moines-tibhirine-sur-l-autel-d-une-amitie-turbulente/20230831091855190198.html
[9]- www.afrik.com/mali-la-russie-accusee-de-declarer-la-guerre-aux-les-touaregs

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