Rabat, le 03 mai 2023/2973
A l’attention de Madame Catherine COLONNA, Ministre de l’Europe et des Affaires Étrangères de la République française.
Objet : discrimination raciale de France24, droits des Amazighs, complicité avec les généraux d’Algérie et droits des Touarègues d’Azawad de Mali.
Madame La Ministre,
A l’occasion du 30ème anniversaire de la journée mondiale de la liberté de la presse, ce 3 mai, j’ai le plaisir de vous adresser cette correspondance afin d’attirer votre attention sur quatre questions essentielles, en relations avec les droits des Amazighs (Berbères) à savoir :
- Demande de rectification de la ligne éditoriale de France24 envers les Amazighs
- Réparation des préjudices causés par la guerre chimique contre le Grand Rif marocain
- Complicité avec les généraux algériens, redoutables ennemis de l’Union des pays d’Afrique du Nord
- demande urgente de collaboration avec les combattants Touaregs pour éviter le danger imminent de Daech de s’accaparer du Mali
- Demande de rectification de la ligne éditoriale de France24 envers les Amazighs :
Malgré nos différentes lettres de protestation à vos chaînes de télévisions officielles, et en l’occurrence France24, elles ne cessent d’utiliser la fausse dénomination de « Maghreb arabe » pour notre région d’Afrique du Nord.
Ainsi, nous portons à votre connaissance que nous avons envoyé des courriers recommandés respectifs à Monsieur Marc SAIKALI, ancien directeur de France24 (27/11/2020) et à Madame Marie-Christine SARAGOSSE, PDG de Groupe France Médias Monde à la date du (5/12/2018), et rappelait la nouvelle directrice Mme. Vanessa Burggraf, et la PDG Saragosse le 7/12/2022, les sollicitant aimablement pour faire cesser d’utiliser la dénomination du « Maghreb arabe » utilisée fréquemment dans les JT des chaînes de France24 en arabe, en vous assurant que « Le Maghreb n’a jamais été arabe, et il ne le sera plus jamais à l’avenir », et cela a été rappeler lorsque vos chaînes traitaient l’équipe marocaine d’équipe arabe au mondial de Qatar alors que tout le monde savait pertinemment que les deux équipes, vraiment arabes, étaient le Qatar et l’Arabie Saoudite, et qui ont été déjà éliminés, et le Maroc, comme unique équipe africaine, et qui continuait à représenter le continent africain, s’est classifiée au quatrième position de ce mondial.
Par exemple, vos infos couvrent souvent les actualités d’un mouvement séparatiste artificielle dit «arabe», qu’est le Polisario, alors qu’elles ne parlent point du Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie (MAK) qui se manifestent par milliers dans les rues de votre capitale qu’est la ville Paris, ainsi que des mouvements amazighes marocains ni du Mouvement National pour la Libération de l’Azawad ! Une marche convoquée par une quarantaine d’ONGs Amazighs d’Europe le 23 avril dernier à Paris, à l’occasion du 43ème anniversaire du « printemps berbère », est passée inaperçue !
Nous vous demandons de bien interpeller vos journalistes pour qu’ils respectent l’identité historique de toute l’Afrique du Nord, et qui ne pourrait être qu’Amazigh, en rectifiant l’appellation discriminatoire de « Maghreb Arabe », car il est tout-à-fait incohérent de continuer à utiliser des terminologies à connotation idéologique, qui ne font que blesser profondément les sentiments, la sensibilité, l’identité et la fierté des millions de citoyennes et citoyens originaires du continent africain, et celles et ceux de vos propres compatriotes d’origine nord-africaine. Sachez que la majorité écrasante de plus de 5 millions de musulmans que compte l’Hexagone est d’origine amazighe, plus précisément des montagnes de la Kabylie, de la région du Souss et des chaînes montagneuses du Rif ! En effet, il est plus correct d’utiliser « Afrique du Nord », « Tamazgha », ou encore « Grand Maghreb », surtout depuis la découverte mondiale en 2017 que l’homo sapiens le plus vieux du monde, est désormais découvert, au Maroc, à 70 km de Marrakech, à « Adrar n Ighud » (ou « Djebel Irhoud » en arabe) datant de 315 mille ans, et qui est, en fin de compte, l’ancêtre de tous les peuples du Tamazgha et du monde.
- Réparation des préjudices causés par la guerre chimique contre le Grand Rif marocain :
Le 06 février dernier, j’ai envoyé une correspondance à Mme. Patricia MIRALLES, Secrétaire d’Etat auprès du ministre des Armées chargée des Anciens combattants et de la Mémoire (Références : PDR/EMP/A057679), à l’occasion de la 60ème anniversaire de la disparition de notre grand héros Mohamed Abdelkrim EL KHATTABI, où je lui ai demandé de pencher sur notre légitime requête sur le grand préjudice non résolue impliquant immanquablement la responsabilité de la République française, à côté de la monarchie espagnole, dans l’utilisation des armes chimiques contre les populations civiles du Grand Rif marocain pendant la Guerre du Rif de 1921-1927. Votre Président M. Emmanuel MACRON, avait bien reçu notre correspondance du 21 juillet 2021, à l’occasion du centenaire de la fameuse bataille d’Anoual, et qu’il nous avait confié « le soin de nous assurer de la meilleure attention avec laquelle il a été pris connaissance de notre courrier et les préoccupations qui motivent notre démarche« , nous avait écrit le commissaire en chef de 1ère classe de l’État-Major particulier de la présidence de la République, Jean LE ROCH, le 10 septembre 2021. Ce dernier avait ajouté que : « soulignant qu’il s’agit d’un sujet délicat, il a fait savoir que cela relève des compétences confiées à la ministre déléguée auprès de la ministre des Armées chargée de la mémoire et des anciens combattants ». Or, depuis et à ce jour, on n’a malheureusement reçu aucune suite à cette affaire, et c’est pour cela que nous vous demandons de faire votre mieux pour interpeller votre ministre déléguée auprès de la ministre des Armées, chargée de la mémoire et des anciens combattants, de nous donner une opportune et nécessaire réponse.
- Complicité avec les généraux algériens, redoutables ennemis de l’Union des pays d’Afrique du Nord :
A l’occasion de la visite de votre Président en Algérie du 25 août 2022 et auparavant le 17 mai 2021, j’ai interpellé Monsieur Le Président Emmanuel MACRON afin de lui demander de rappeler à l’ordre les généraux algériens, qui, non seulement s’efforcent à entraver l’union des pays d’Afrique du Nord, sinon alimentent une éternelle guerre contre son voici, le Maroc, à travers le financement et l’encadrement des mercenaires de Polisario, sans jamais étudier sérieusement la proposition du Royaume du plan intitulé «Initiative pour une autonomie de la région du Sahara» d’avril 2007, soumise au Conseil de sécurité des Nations Unies. Une autonomie politique dans le cadre de la souveraineté nationale, et qui reste incontestablement et irrémédiablement la seule alternative à la solution définitive au conflit du Sahara et à la reconstruction de l’Union des Etats de Tamazgha. De plus, elle est aussi la solution pour la résolution du différend avec sa propre région de Kabylie que les généraux ont poussé au séparatisme à cause de leur continuelle politique de répression à l’encontre des Kabyles !
Ces criminels généraux, que votre gouvernement essaie malheureusement et tristement de blanchir à contretemps, ne s’entêtent pas seulement à appauvrir économiquement ces deux pays dans cette incessante course à l’armement, ne s’obstinent pas seulement à armer les mercenaires sahraouis de Polisario,- ni à dédier le travail de leur entière diplomatie à la question de la reconnaissance d’un supposé et irréalisable état « arabe » en territoire afro-amazigh (lorsque le fait ‘Arabe’ appartient essentiellement et géographiquement au continent asiatique)- sinon sont incontestablement à l’origine de terrorisme djihadiste au Sahel, à travers la sinistre création d’Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), devenue Yamaât Nusra al Islam wal muslimin «GSIM ».
Si votre gouvernement voudrait vraiment aider l’Algérie et son peuple, -et par extension les pays de toute l’Afrique du Nord et leurs peuples, avec qui votre pays partage de profonds intérêts économiques, -et où le destin de la France reste intimement lié à leurs destins-, vous n’avez qu’à appeler à l’ordre ces officiers algériens qui se croient impunis et intouchables. Au lieu de les amadouer, il faut leur exiger la remise immédiate en liberté et sans conditions de tous les détenus politiques et de mettre fin à toutes les formes d’intimidation, de harcèlement judiciaire, de criminalisation et d’arrestation ou de détention arbitraires à l’encontre des journalistes, des blogueurs, des défenseurs des droits de l’homme, des avocats, d’arrêter de traiter les manifestants et des militants Amazighs, qu’ils soient kabyles ou mozabites (ou même les Amazighs de Libye) de terroristes. Il faut leur rappeler que le respect des principes démocratiques et des droits fondamentaux consacrés par la déclaration universelle des droits de l’homme est l’une des clauses les plus importantes figurant dans l’accord d’association UE-Algérie et toutes les conventions bilatérales France-Algérie.
Il n’est jamais tard d’exiger à ces généraux algériens à garantir une transition démocratique, accompagné de la subordination effective des militaires à une autorité civile légalement constituée, et à faire en sorte que le rôle de l’armée, comme défini dans la Constitution, soit explicitement limité aux questions touchant à la défense nationale.
4- demande urgente de collaboration avec les combattants Touaregs pour éviter le danger imminent de Daech de s’accaparer du Mali :
Permettez-moi de porter à votre connaissance que le Mali est sur le point de tomber aux mains de Daech, plus nuisant qu’AQMI. Un nouvel et fort probable nouvel Afghanistan s’installe, désormais, aux portes de l’Europe, et qui menacerait non seulement les pays limitrophes de Sahel sinon tous les États d’Afrique du Nord et de l’Union européenne. Pourquoi ce danger est imminent ?
Il paraît que les colonels putschistes au pouvoir malien, qui viennent de mobiliser la société civile contre la MINUSMA, ont décidé d’attaquer les Touarègues de MNLA pour conquérir la ville de Kidal, comme ils viennent de l’exécuter en capturant une dizaine de combattants dans le secteur de Chimam de la région de Menaka. Prenez-bien conscience qu’une guerre frontale fratricide entre les militaires maliens des FAMa, -même s’ils sont épaulés par les mercenaires russes de Wagner-, et les combattants Touaregs de la CMA faciliterait sans aucun doute les terroristes de Daech, au centre de pays où ils ont déjà conquis la localité de Tiderméne, de s’accaparer facilement de la capitale de Bamako.
Si cela arrive, ça serait vraiment catastrophique, et par conséquent, ça serait un coup dur à votre politique africaine et à vos intérêts géostratégiques et économiques, et surtout à la stratégie et leadership de votre président d’avoir ériger la lutte contre le terrorisme djihadiste comme sa priorité primordiale.
Des alternatives existent bel et bien à ce sinistre scénario si votre gouvernement aurait la ferme conviction de l’éviter, et d’agir en urgence, afin d’éviter que Daech s’accapare même des mines d’Uranium de la localité nigérienne d’Arlit. Une authentique et sincère collaboration et coopération entre vos forces militaires spéciales et les révolutionnaires Touarègues, en contrepartie de défendre leur droit légitime de disposer d’une autonomie régionale politique dans la région d’Azawad au sein d’un état fédéral malien, à l’exemple des Kurdes irakiens, au lieu de les utiliser comme des mercenaires subalternes, l’espoir est sûrement permis de se débarrasser, pour de bon, de ce fléau djihadiste au Sahel, et en l’occurrence de la région des trois frontières.
En espérant attirer votre attention et vous conduire à vous pencher consciencieusement sur ces quatre requêtes, nous vous prions d’agréer, Madame la Ministre, l’expression de notre considération fort distinguée.
Signé : Rachid RAHA, Président de l’Assemblée Mondiale Amazighe (AMA)