Nous venons d’apprendre qu’avant le 15 septembre, les autorités espagnoles auront à se prononcer sur la demande d’extradition émanant de l’Etat algérien visant Salah ABBOUNA et Khodhir SEKKOUTI, deux militants Mozabites connus pour leur combat pacifique et civique en faveur du M’zab et des droits humains mais « réclamés » par la régence d’Alger en tant que « dangereux terroristes » !
Expert dans l’art d’inverser les rôles, l’Etat algérien reproche en réalité aux deux militants mozabites de dénoncer publiquement le terrorisme d’Etat et l’instrumentalisation de l’islamisme sunnite contre le M’zab amazigh et Ibadite. Ce sont leurs activités publiques en tant que militants et porte-paroles du Mouvement pour l’Autonomie du Mzab (MAM), militants des droits humains et militants amazighs au sein de l’Assemblée Mondiale Amazigh (AMA) et du Congrès Mondial Amazigh (CMA), qui gênent au plus haut point le gouvernement algérien.
Contrairement aux vrais terroristes islamistes, à l’image de Madani Mezrag, sinistre émir de l’Armée islamique du salut (AIS), scandaleusement « absout » de ses crimes et officiellement élevé au rang de « personnalité politique nationale » par l’Etat algérien lui-même, Salah ABBOUNA et Khodhir SEKKOUTI n’ont jamais été impliqués dans aucune entreprise violente et n’ont jamais souscrit à l’idéologie islamo-terroriste.
A l’inverse des milliers de terroristes islamistes amnistiés et réhabilités par l’Etat algérien après 10 années de massacres et plus de 200 000 victimes, le combat de S. ABBOUNA et K. SEKKOUTI n’a jamais prôné la haine et la violence. Au contraire, leur combat est tout entier tendu vers le respect et la défense pacifique des droits et des libertés démocratiques, culturels, identitaires et humains. C’est précisément ce que l’Etat algérien leur reproche puisqu’ils dénoncent publiquement le racisme, l’arbitraire et les atteintes graves et multiples aux droits collectifs et individuels des mozabites, tant par l’Etat algérien que par ses sous-traitants islamistes.
La démarche du gouvernement algérien, fallacieuse dans le fond, bancale dans la forme et insidieuse dans ses objectifs, constitue une grossière tentative de détournement de la légitime mobilisation internationale contre le terrorisme islamiste afin de l’instrumentaliser au service de ses propres desseins aux antipodes du droit, de la justice et de l’équité.
Visiblement le Gouvernement algérien sous-estime gravement le professionnalisme et l’esprit d’équité et d’indépendance de la justice Espagnole pour tenter un tel tour de passe-passe et demander, toute honte bue, l’extradition de militants des droits humains, démocrates et pacifistes.
C’est pour dénoncer avec force, devant l’opinion française, espagnole et plus généralement européenne, la machination diabolique et l’instrumentalisation gravissime de l’accusation de « terrorisme » qui vise les militants ABBOUNA et SEKKOUTI, que les organisations et personnalités signataires du présent texte appellent à un rassemblement le samedi 9 septembre à 15h, devant l’ambassade d’Espagne : Place Pierre Brisson, 75116 Paris – Métro ligne 9, Station Alma Marceau.
Nous comptons sur votre engagement et solidarité pour joindre votre nom et celui de votre organisation à cette action.
Premiers Signataires :
– Collectif des Amazighs en France
-Comité de soutien à Khoudir Sekkouti et Salah Abouna
– Izmulen Droits At Mzab
– Assemblée Mondiale Amazighe ( AMA)
– Association Chawi d’Ici et d’Ailleurs.
– Comité de soutien à Kameldin Fekhar et ses codétenus
– Collectif des Amazighs de France pour le changement démocratique au Maroc
– l’Observatoire Amazigh des droits et libertés (OADL)
Et :
– Bouaziz Aït-Chebib ex président du Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie (MAK).
-Said Doumane professeur d’économie et de langue Berbère , Militant de la cause identitaire et de la démocratie.
-Aumer U Lamara écrivain, animateur du MCB, militant de la cause Berbère et de la démocratie.
-Malika Baraka, Rassemblement pour la Kabylie (RPK), Présidente du RPK-France.
– Aziz Tari, Rassemblement pour la Kabylie (RPK), ex-détenu de 80 et 81.
– Kamira Nait Sid présidente du Congrès Mondial Amazigh CMA.
– Meryam Demnati ,Bureau de l’Observatoire Amazigh des Droits et Libertés (OADL) Rabat.
-Ali Ait Djoudi pour le Furum international des droits de l’homme .