Les Amazighs demandent au gouvernement espagnol de changer leur position à propos des élections présidentielles algériennes

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M. Pedro Sánchez, Président par intérim du gouvernement Du Royaume d'Espagne,

Son Excellence M. Pedro Sánchez,
Président par intérim du gouvernement Du Royaume d’Espagne,

Le 16 février, les manifestations « Hirak » ont commencé en Algérie, depuis la ville de Kherrata, entre Bejaïa et la province de Sétif, historiquement connue pour le massacre commis par l’occupation française, le 8 mai 1954, et qui a coûté la vie de plus de 45 000 Algériens qui sont sortis et se sont battus contre le colonialisme français.

Ce mouvement de 2019, le Hirak en langue arabe, qui s’est répandu sur tout le territoire national algérien est considéré comme un modèle pacifique et montre le niveau de conscience et de maturité atteint par le peuple algérien pour exiger un changement de régime et le rejet du cinquième mandat du président Abdelaziz Bouteflika. Les Algériens exigent un changement radical de l’ensemble du système et l’organisation d’élections présidentielles démocratiques, transparentes et sans les symboles de l’ancien régime.

Depuis plus de neuf mois, des milliers d’Algériens manifestent dans les rues, revendiquant un état civil, non militaire, et un état de droits et de respect mutuel sans distinction de race, de religion ou d’idéologie. Leurs revendications légitimes font partie de la Constitution algérienne et des traités internationaux relatifs aux droits de l’homme ratifiés par l’État algérien, et font face à une répression intense contre le peuple, la fermeture de l’accès à la capitale algérienne, en plus de la détention de journalistes, militants politiques et manifestants du « Hirak ».

Monsieur le président Pedro Sánchez,

Le ministre de l’Intérieur Fernando Grande-Marlaska, lors de sa visite en Algérie le 28 novembre dernier, a exprimé sa position et la position du gouvernement espagnol sur les élections présidentielles convoquées pour ce 12 décembre 2019. Des élections que des milliers d’Algériens rejettent catégoriquement car ils envisagent la restauration du régime corrompu, qui a mis la moitié de ses symboles en prison, tandis que l’autre moitié, hors des murs, continue de diriger le pays.

Il est essentiel de savoir que votre soutien à ces élections signifie votre soutien au régime algérien corrompu et votre soutien au véritable dictateur de l’armée algérienne, le général Ahmed Gaid Salah, qui est le dirigeant de facto à ce stade. Le commandant en chef de l’armée a décidé de convoquer les élections du 12 de ce mois-ci en violation flagrante du texte constitutionnel algérien et de la loi après avoir ordonné des mandats d’arrêt à des militants des droits de l’homme et à des militants pour avoir porté le drapeau amazigh.

Votre soutien à ces élections signifie que vous êtes contraire au principe de la démocratie et à tous les principes des droits de l’homme. Aussi, contre la volonté du peuple algérien qui combat à travers son mouvement de liberté pacifique, l’Etat de droit et la démocratie. Je ne pense pas que vous acceptiez, Monsieur le Président Pedro Sánchez, que le peuple algérien continue de vivre sous un régime militaire dictatorial et surtout que les Espagnols ont subi la dictature de Franco pendant de nombreuses années dans le passé et ont été un modèle de transition démocratique dans le monde.

Je vous prie, Monsieur le Président Pedro Sánchez, de retirer votre soutien à ces élections et, par conséquent, de retirer votre soutien au gang au pouvoir en Algérie avant les élections prévues pour le 12 décembre.

Cordialement.

Khodir Sekkouti,
Président délégué pour l’Algérie de l’Assemblée Mondiale Amazighe

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